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 KAYLAN ☽ love is alive in me

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Cloëlia W. Travis

Cloëlia W. Travis

Date d'inscription : 17/08/2015
Messages : 272

KAYLAN ☽ love is alive in me Empty
MessageSujet: KAYLAN ☽ love is alive in me   KAYLAN ☽ love is alive in me EmptyMer 4 Oct - 22:43




Kaylan Maxwell
Can’t you see it in my eyes ? Love is alive in me.
Pièce d'identité

NOM ≈ J’ai bien évidemment hérité du nom de famille de mon père, Maxwell. Ma mère, de son côté, avait pour nom de jeune fille Douglas, mais je suppose que vous vous en tamponnez l’oreille avec une babouche, n’est-ce pas ? PRÉNOM(S) ≈ Contrairement à d’autres, mes parents n’ont pas eu à se battre à propos du choix du prénom de leurs enfants. En ce qui me concerne, tout était clair avant ma naissance, quand bien même ils aient décidé de garder la surprise du sexe du bébé jusqu’au bout. Ils avaient ainsi décidé de Kaylan pour un garçon et de Maddison pour une fille. Je vous laisse en déduire mon prénom par conséquent. Oh et pour faire dans l’original, ils m’y ont rajouté un second prénom : Adam. ÂGE ≈ Je suis né très tôt, un matin de février 1988, le 14 pour être précis. Eh oui, le jour de la Saint-Valentin. Du coup, un petit calcul mental pour trouver mon âge ? Personne ? Vraiment ? Allez, je suis sympa, voici la réponse : 29 ans. LIEU DE NAISSANCE ≈ Mes frères et moi sommes tous nés et avons grandi à Toowoomba, une petite ville d’un peu moins de cent-onze mille habitants, à environ cent vingt kilomètres de Brisbane. J’ai déménagé dans la capitale de l’état de Queensland pour mes études et y vis depuis mes dix-huit ans. STATUT SOCIAL ≈ Je suis un papa célibataire. J’ai longtemps été en couple avec la mère de ma fille, pendant près de cinq ans plus exactement. Longue histoire. Mon statut de célibat me convient parfaitement pour l’instant. Je ne crois pas que j’arriverais à accorder du temps à une personne supplémentaire dans ma vie. MÉTIER ≈ Après avoir suivi le cursus universitaire de psychologie, j’ai entrepris une formation auprès du Department of Communities, Child Safety and Disability Service afin de devenir psychologue et éducateur spécialisé en protection de l’enfance. ORIENTATION SEXUELLE ≈ Je suis tout ce qu’il y a de plus hétérosexuel. Ne vous y méprenez pas, je n’ai absolument rien contre toutes celles et ceux ayant une autre orientation sexuelle. Je n’ai juste jamais été intéressé par un autre type de personnes que ces si jolies femmes qui peuplent notre planète. GROUPE ≈ 30 ans sinon rien, car je suis parfaitement prêt et serein à l’idée de passer le cap de la trentaine dans un peu moins d’une année. AVATAR CHOISI ≈ Le charmant et sexy Chris Wood, connu pour ma part sous les pseudos de Malachai Parker et de Mon-El.

Les informations en vrac

Je suis papa d’une petite fille de 4 ans prénommée Chara (ce qui signifie "joie" en grec - et btw, cela se prononce "Kara"). Elle est la prunelle de mes yeux et c’est grâce à elle que je n’ai jamais baissé les bras. Elle me donne chaque jour la force de continuer à avancer. ≈ Netflix est plus qu’une passion pour moi. Je m’y connecte dès que j’ai le temps, c’est-à-dire en général le soir après avoir bordé ma fille, pour m’offrir une séance détente et me vider la tête. Si Netflix était une femme, je l’épouserai sur le champ. ≈ La mère de Chara était schizophrène et bipolaire. Elle s’est suicidée quelques mois après la naissance de notre fille, en se jetant du haut de l’immeuble dans lequel nous vivions, rattrapée par ses démons. J’ai réussi à faire mon deuil mais vis avec la peur quotidienne que Chara développe la même maladie. ≈ J’ai un chat âgé de deux ans, un magnifique Main Coon gris clair prénommé Loki (oui, oui, en référence au personnage de Marvel). Il est comme mon psychologue personnel, en plus d’être une machine à câlins, je lui raconte toute ma vie. Heureusement que les chats ne savent pas parler et qu’il ne risque pas d’aller répéter tout ce qu’il sait sur ma personne. ≈ Je suis très famille. J’ai toujours été proche de mes parents et de mes frères. Si je ne les vois pas autant que je le souhaiterais du fait de nos agendas chargés, je les appelle très régulièrement pour prendre de leurs nouvelles. ≈ En parlant de famille, je suis le deuxième enfant d’une fratrie de quatre garçons. Imaginez ce par quoi mes parents sont passés, à devoir gérer quatre petits mecs avec des personnalité bien distinctes. Ainsi, vous trouverez en première place Kaleb du haut de ses 31 ans. Vient ensuite ma petite personne, suivie de Corey, 25 ans, et de Jonas, 22 ans. ≈ Je parle parfaitement l’anglais et le français (que j’ai appris grâce à ma mère qui est à moitié française, et que j’ai perfectionné avec un séjour linguistique) et ai quelques notions de grecs, étant donné que Cassiopea, la mère de Chara, était grecque. ≈ J’ai parfaitement trouvé ma voie avec la profession que j’ai choisie. Dès mes premières semaines de cours universitaires, j’ai compris que j’avais trouvé le domaine qui me convenait et me plaisait. Aujourd’hui, je me lève chaque jour avec une détermination et une motivation sans frontière pour venir en aide aux enfants et adolescents dans le besoin. ≈ Je connais toutes les chansons de Disney par cœur. Oui, vraiment toutes. C’est ça d’avoir une fille de quatre ans passionnée par ces dessins animés. Nous passons d’ailleurs des heures à en chanter les musiques ensemble. ≈ Je suis allergique aux fruits à noyaux et présente un rhume des foins prononcé et durable quand arrive la saison. ≈ Je collectionne les figurines Funko Pop. On est un vrai fan de cinéma et de séries ou on n’en est pas un, n’est-ce pas ? ≈ J’ai pris l’habitude, depuis plusieurs années, de tenir des sortes de journaux de bord. J’y écris tout ce qui me passe par la tête : mes journées, mes émotions, mes pensées, des chansons quand l’envie me prend, des croquis même parfois. Cela me permet d’évacuer tout ce qui peut s’accumuler en moi et m’évite ainsi d’exploser. ≈ Je suis obligé de porter des lunettes de vue au moment de lire ou de travailler sur l’ordinateur. Mes années d’études ont malheureusement trop fatigué mes yeux pour leur permettre d’être optimaux au moment de lire de près ou d’être face à un écran. ≈ Je me déplace principalement en voiture et en moto. Je roule d’ailleurs en deux roues motorisées depuis mon adolescence (pour le plus grand plaisir de ma mère… ou non). Je fais aussi parfois mes trajets en vélo, lorsque le temps me le permet. Tout dépend aussi de si je dois véhiculer ma fille ou non. Bref. Vous m’avez compris.

Le joueur derrière l'écran

Sur le net, on m'appelle PEZZAVRIL, mais appelez-moi MORGANE :yeah: . J'ai 25 ANS, et je viens de SUISSE :heros: . J'ai découvert 30YSY car J’Y AI DÉJÀ JOUÉ UN PERSONNAGE IL Y A QUELQUE TEMPS, et j'ai cédé à m'inscrire parce que J’AVAIS BEAUCOUP TROP ENVIE DE JOUER CHRIS WOOD :hrt: . Malgré mon emploi du temps chargé, je pourrai tout de même être présent(e) TOUS LES JOURS EN TERMES DE CONNEXION, AU MAXIMUM DE MES POSSIBILITÉS POUR LE RP :chou: . Mon personnage est un PERSONNAGE INVENTÉ SORTI TOUT DROIT DE MA PETITE TÊTE. Je suis content(e) de vous rejoindre dans l'aventure et J’AI HÂTE DE RETENTER MA CHANCE PARMI VOUS :amour: .

Code:
<pris>chris wood ≈</pris> kaylan maxwell


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Cloëlia W. Travis

Cloëlia W. Travis

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Messages : 272

KAYLAN ☽ love is alive in me Empty
MessageSujet: Re: KAYLAN ☽ love is alive in me   KAYLAN ☽ love is alive in me EmptyMer 4 Oct - 22:43




Il était une fois, mon histoire
When my golden crown becomes a cup of doubt, I try to remember all I need is all around.

❝hold on thight to this roller coster ride❞
Toowoomba, 1988 — 2005 & Paris, 2005 — 2006

14 février 1988 — Trois heures quarante-sept du matin. Une salle d’un blanc épuré dans lequel trône un lit métallique. Une femme y est allongée. Suant comme si elle avait couru un marathon, son visage traduit la douleur qu’elle ressent alors qu’elle puise au plus profond de ses forces pour donner la vie. En face d’elle, une sage-femme l’encourage à coup de « soufflez » et autres « continuez comme ça », entourée par deux infirmières tout autant concentrées qu’elle. À ses côtés, son mari, un bel homme d’une trentaine d’année. Il lui tient la main, la laissant la lui broyer lorsque les contractions deviennent trop insupportables. Des cris, des expirations forcées, des larmes peut-être même. Jusqu’à ce que la délivrance finisse par apaiser cette jeune femme qui se voit dès lors maman pour la seconde fois. « Félicitations, c’est un petit garçon ! » Les heureux parents échangent un regard, des sourires remplacent les moues inquiètes et torturées qui s’étaient emparé de leur visage. L’homme embrasse sa femme, resserrant tendrement ses doigts contre les siens. Il la félicite, lui répète qu’elle est parfaite, qu’elle a fait un travail formidable. On leur demande si le prénom a d’ores et déjà été choisi. Ils répondent alors en chœur et sans aucune hésitation. « Kaylan. » C’est ainsi que je suis né, au milieu de cette nuit australienne du 14 février 1988. Moi, Kaylan, je pointais le bout de mon nez après des heures de dur labeur fourni par ma mère et venais ainsi porter ma pierre à l’édifice de cette jolie famille. Mon grand frère, Kaleb, s’est fait une joie de m’accueillir le lendemain matin, accompagnés de nos grands-parents paternels, découvrant avec la curiosité d’un enfant de deux ans ce à quoi ressemble un nourrisson. Nos parents ne pouvaient être plus heureux qu’en voyant leur deux (premiers) fils faire ainsi connaissance.

Deux premiers fils, oui. Ma famille s’est agrandie au fil des ans avec la naissance, quatre ans plus tard, de Corey, puis de Jonas deux ans après ce dernier. Quatre garçons. Vous devez vous demander comment mes parents ont pu survivre à un tel fléau. Eh bien vous seriez surpris d’apprendre qu’ils y sont parvenus. Nous avons grandi dans un cadre aimant et protecteur qui nous a permis de découvrir le monde à notre aise tout en rencontrant des barrières lorsque nous allions trop loin. J’ai toujours admiré mes parents pour le travail quotidien qu’ils ont fourni afin de nous offrir la meilleure éducation possible. Et toutes ces années ont fini par payer. Aucun d’entre nous n’a accumulé les frasques au point de mal tourner. Évidemment, nous avons tous commis des erreurs de jeunesse et continuons à prendre des chemins parfois compliqués et tortueux. Mais lorsque je regarde les hommes que nous sommes devenus, j’imagine à quel points nos géniteurs doivent être fiers (et je dis cela en parfaite modestie). Kaleb est devenu un jeune entrepreneur qui, après des études d’ingénierie en informatique, s’est allié avec trois de ses amis pour monter leur propre boîte de consultation en technologie de l’information. Corey effectue actuellement un stage afin de concrétiser ses études de criminologie et de son côté, Jonas court à la poursuite de ses rêves artistiques à l’autre bout de la planète, ayant intégré une troupe new yorkaise en tant que comédien. Des parcours différents mais que l’on pourrait tous qualifier de prestigieux.

Je vous passe donc les détails sur mon enfance qui a été tout ce qu’il y a de plus banale. Comme je l’ai dit, j’ai grandi au sein d’une famille aimante et soudée, me disputant parfois avec mes frères, et même avec mes parents, sans que cela soit la troisième Guerre mondiale pour autant. Ma vie devient un poil plus intéressante lorsque, durant l’été 2005, je pars m’installer à Paris avec la ferme intention de perfectionner le français que je parle avec ma mère depuis ma naissance. Et encore, rien de très exaltant durant cette dizaine de mois que j’ai passé sur ce terrain francophone. Je passais la moitié de mes journées en cours afin d’améliorer grammaire, vocabulaire, orthographe et autres indispensable pour parler parfaitement une langue. L’autre, je la dépensais en découvertes et en aventures hautes en couleurs qui m’ont laissé des souvenirs pleins la tête. J’y ai découvert une toute autre culture et fait la connaissance de personnes autant françaises que je suis australien. Le mélange de culture est très important dans ce pays, si bien que j’ai eu la chance incroyable de croiser de véritables français tout comme des américains, italiens, portugais ou encore même japonais. Cette expérience a été extrêmement enrichissante pour moi, dans un premier temps évidemment parce que je suis rentré chez (presque) parfaitement bilingue, mais aussi parce que j’ai ramené des souvenirs qui ne me quitteront jamais. Cette année sabbatique a ouvert mes yeux et mon esprit et mon incroyablement fait grandir, bien que je n’ai jamais été du genre garçon puéril… du moins, je crois.



❝ I’m gonna pick up the pieces and build a lego house ❞
Brisbane, 2006 — 2012

31 décembre 2008 — « C’est toi qui veux travailler avec les fous ? » Voici les premières paroles qu’elle a prononcées. Je me suis retourné, bière à la main, et me suis retrouvé face à la plus belle créature que je n’avais encore jamais rencontrée. Des yeux émeraudes entourés par une cascade d’ondulations dorées, le tout décorant un visage de poupée à la peau de porcelaine. Son sourire était éblouissant et son regard me laissait comprendre qu’elle était parfaitement sérieuse avec sa question. Elle s’appelait Cassiopea, elle avait dix-neuf ans, et je ne me doutais pas à ce moment précis, à deux heures seulement du passage à l’année deux mille neuf, qu’elle allait être le véritable amour de ma vie. Nous avons alors engagé la conversation et avons passé le réveillon ensemble. Lorsque pointait l’aurore alors que je marchais en direction de chez moi, son numéro était enregistré dans mon répertoire.

Il n’a fallu qu’un mois et demi, des nuits blanches passées au téléphone et un nombre incalculable de cafés bus ensemble pour que je tombe éperdument amoureux d’elle et que j’ose enfin lui voler un premier baiser. Suite à ces secondes dérobées à la course du temps, les choses se sont poursuivies dans un naturel déroutant. Comme si tout était écrit. Le destin se profilait face à nous et nous avons appris à y avancer main dans la main, sans crainte du lendemain. J’ai ainsi appris à la connaître et ai découvert les détails de chaque caractère formant les lignes du livre de sa vie. Elle était née et avait grandi en Grèce avec ses parents et son frère jumeau, Demetri. Tous deux étaient alors venus à Brisbane l’année de leurs 18 ans pour un séjour sabbatique. Mais le garçon était tombé sous le charme d’une Australienne et avait décidé de s’établir ici afin de construire un avenir avec elle. Trop fusionnelle avec son frère pour parvenir à rentrer sans lui, Cassiopea avait donc également posé définitivement bagage à Brisbane. Elle s’était alors inscrite à l’Université pour poursuivre un cursus de psychologie. Le même que j’avais débuté deux ans auparavant. Elle arrivait au terme de son tout premier semestre lorsque nous nous sommes rencontrés alors que je terminais mon cinquième de mon côté.

Les semaines se sont écoulées, puis les mois ont suivi. Le temps s’écoulait et je remarquais de temps à autre quelques événements anormaux ici et là. Ou devrais-je plutôt dire quelques comportements inhabituels. Il m’est arrivé plus d’une fois de la surprendre en train de parler seule, allant parfois jusqu’à crier, comme si une personne à côté d’elle la menaçait. Un jour, je l’ai retrouvée recroquevillée sur elle-même dans un coin de sa salle de bain, inconsolable. Elle me répétait alors inlassablement que quelqu’un lui voulait du mal. J’ai d’abord cru qu’elle était réellement en danger. Puis, avec le temps, j’ai compris qu’elle délirait. Il s’agissait là des premiers symptômes schizophréniques qu’elle présentait. Ayant des connaissances plutôt précises sur le sujet, elle n’est pas parvenue à me dissimuler sa maladie bien longtemps. J’ai ainsi appris qu’on lui avait diagnostiqué ce trouble comme étant léger environ deux ans auparavant et que, de manière préventive, on lui avait prescrit une thérapie et des médicaments, car la maladie n’était, selon les médecins, pas suffisamment avancée pour être critique.

J’ai donc appris à faire avec. Je l’aimais, avec ou sans son handicap psychologique. Je me suis intérieurement juré de ne jamais lui faire faux bond, peu importe l’évolution de la situation. Nous nous sommes alors installés ensemble dans un deux pièces et avons organisé notre quotidien dans les meilleures conditions possibles pour elle, pour que les prémisses de sa maladie ne lui mettent pas de bâtons dans les roues. Pourtant, nous avons eu beau faire tous les efforts du monde, le destin s’est subitement retourné contre nous. Pour que vous compreniez bien comment les choses ont pu prendre un tel tournant, je me dois de vous faire un léger cours de psychologie. Je m’en excuse d’avance. Vous me pardonnez ? Bien. Je vais commencer ainsi : nous sommes tous plus ou moins schizophrène. Oui, vous m’avez bien entendu. Toi là, oui, toi qui me lis, tu possèdes ce qu’on appelle un germe psychotique qui te donne le trait de personnalité dit de la schizotypie. Et toi, l’autre toi qui me lis également, toi aussi tu es schizotypique. Tout comme moi. Tout comme Cassiopea. Nous présentons donc tous à un moment ou à un autre des "symptômes" de la schizophrénie – qui n’a jamais cru entendre une voix ou imaginé qu’il était suivi alors qu’il était seul dans la rue ? Ce qui différencie une personne réellement schizophrène d’une personne comme vous et moi, c’est l’intensité et la persévérance des symptômes. Et en général, ceux-ci deviennent forts et constants lorsque surviennent des événements stressants. Dans la vie de Cassiopea, le véritable déclencheur de sa maladie a été le décès de son frère.

Le dix-huit février deux mille onze, Demetri trouvait la mort dans un violent accident de moto. Ce terrible événement a marqué le tournant noir dans la vie de ma petite amie. Du jour au lendemain, elle s’est renfermée et n’a plus parlé à personne, ni même à moi. J’ai mis cela sur le compte du deuil douloureux qu’elle devait élaborer pour dire adieu à son jumeau. Sauf que les mois n’ont pas apaisé son chagrin. Du moins, les stratégies mises en place par ses soins afin de contrer la douleur n’ont pas disparu, au contraire. J’ai compris petit à petit qu’elle hallucinait la présence de son frère à ses côtés, qu’elle le maintenait en vie dans son esprit. Il ne s’agissait cependant pas des seuls délires qui la torturaient. Elle se croyait persécutée par une force démoniaque sur laquelle elle ne parvenait pas à mettre de mots. Il ne se passait pas une semaine sans qu’elle ne doive traverser une crise intense composée d’un cocktail sanglant de symptômes schizophréniques. Et à côté des hallucinations et des délires qu’elle accumulait, elle s’est mise à développer un discours parfois désorganisé auquel je ne comprenais rien. Elle pouvait me parler des minutes durant sans que je ne trouve de fil conducteur dans ses paroles. Pourtant, je m’accrochais, faisant mine de comprendre pour ne pas la faire entrer dans la panique habituelle qui l’accablait lorsqu’elle comprenait que sa maladie empirait de jour en jour. Je faisais mon possible, même lorsqu’elle s’est éloignée affectivement parlant de moi – encore un symptôme de la maladie. J’ai tout fait, tout donné pour la protéger d’elle-même et des démons qui la torturaient. Je l’ai faite voir divers spécialistes, l’ai surveillée nuits et jours, me suis assuré qu’elle prenait bien ses médicaments quotidiens. Cela n’a pas été suffisant.



❝ if only I could find the answer to take it all away ❞
Brisbane, 20012 — 2013

Il a fallu quelques minutes d’égarement pour que tout dérape une fois de plus. Un bête oubli pour qu’elle tombe enceinte par accident. Le trois mars deux mille douze, j’apprenais que Cassiopea portait notre bébé, âgé alors de six semaines. Envahi par la joie, j’ai dû pourtant me contenir et m’assurer que cette grossesse ne serait pas dangereuse pour elle. Les médecins m’ont assuré que, si elle était suivie de très près, il n’y avait que très peu de risque que cet heureux événement se transforme en cauchemar. Dans ses moments de lucidité, elle se réjouissait à l’idée de devenir mère, de pouvoir fonder une famille avec moi. Nous avons donc décidé de ne pas la faire avorter. Je pensais avoir pris la bonne décision. Enfin, laissez-moi rectifier : j’avais pris la bonne décision, car sept mois plus tard naissait Chara, ma fille aujourd’hui âgée de quatre ans. Mais pour vivre avec mon enfant, j’ai dû payer le prix le plus cher de toute ma vie. J’étais pourtant loin de m’en douter à ce moment-là. Je continuais à m’accrocher à l’espoir, à croire qu’un futur à trois était possible. Je n’ai jamais perdu la foi, pas même lorsqu’au cours d’une crise plus puissante que toutes celles auxquelles j’avais déjà assistées, Cassiopea a saisi un couteau de cuisine dans le but de se débarrasser du "démon qui prenait possession de son ventre" (oui, elle a bel et bien prononcé ces paroles, persuadée d’être enceinte de Lucifer en personne). Pourtant, il faut croire que notre destin était scellé à la manière d’une tragédie grecque.

27 octobre 2012 — J’étais sur mon lieu de formation lorsque j’ai reçu un appel de Briana, la meilleure amie de Cassie. Elle venait de conduire cette dernière à la maternité du Royal Brisbane and Women’s Hospital, car elle avait perdu les eaux au milieu d’un centre commercial, durant leur session shopping. Ni une ni deux, j’ai prévenu mes supérieurs et ai enfourché ma moto pour traverser les quelques kilomètres qui me séparaient de l’hôpital. Il m’a fallu des minutes bien trop longues pour parvenir à d’abord trouver l’accueil puis pour être conduit jusqu’à la salle d’accouchement dans laquelle m’a petite amie était déjà en train de hurler de douleur. Vêtu d’habits de protection d’un turquoise hospitalier, une charlotte sur la tête, je me suis rué à ses côtés, saisissant immédiatement sa main alors qu’elle me criait dessus en me demandant ce qui m’avait pris si long. Je me suis confondu en excuses et me suis alors empressé de l’encourager de tout mon cœur, compatissant à la souffrance qu’elle semblait endurer sous l’effet des contractions. Je me souviens qu’elle a broyé mes doigts dans les siens. Je me rappelle l’avoir vue pleurer entre deux gémissements sonores. J’entends encore sa voix me répéter « Je n’y arriverai jamais Kay… » Et moi de lui répéter « Courage ma puce, tu y es presque. » Fool. J’étais tellement, tellement loin de me douter que ces quelques mots qu’elle a prononcés étaient un premier appel au secours et une terrible prédiction. Malgré tout, après plusieurs heures de travail, Chara venait au monde, en parfaite santé. Je donnerais tout, jusqu’à ma propre vie pour revoir sur le visage de Cassiopea ce sourire qui a illuminé ses traits éreintés au moment de prendre notre fille dans ses bras pour la première fois.

Les jours ayant suivi la naissance de Chara se sont passés sans encombre. Mère et fille sont restées six jours à l’hôpital, le temps de s’assurer que Cassie était apte à rentrer à la maison pour prendre soin de notre bébé. Nous avons alors trouvé un nouvel équilibre, équilibre qui gravitait évidemment autour de Chara et de ses besoins primaires de nouveau-né. J’avais pris deux semaines de vacances afin de pouvoir veiller sur ma petite famille comme un père se doit de le faire. Tout s’est passé à merveilles. Les choses se sont dégradées quand j’ai été obligé de reprendre le chemin du travail. Ma petite amie s’est retrouvée seule face à ses obligatoires de jeune maman –et à ses démons qui ne l’avaient jamais quittée- et, si je n’ai dans un premier temps rien remarqué, j’ai fini par comprendre que les journées ne se passaient pas si bien qu’elle voulait bien me le raconter. Elle s’est écroulée sous la pression au bout de plusieurs semaines, éclatant en sanglots devant moi un soir, alors que je m’occupais de nourrir notre fille au biberon tout en la berçant d’une marche fluide. « Ma fille me déteste. », répétait-elle sans que je ne parvienne à la persuader du contraire. Comment un bébé d’à peine trois mois pouvait haïr sa mère ? Cassiopea en était pourtant convaincue : elle était la pire génitrice au monde, incapable d’offrir l’amour et les soins dont un enfant a besoin, et son bébé le lui faisait payer en la méprisant. A l’aide du psychiatre qui continuait de la suivre après toutes ces années, j’ai fini par comprendre qu’elle souffrait de dépression, un mal parfaitement comorbide avec sa maladie principale, la schizophrénie.

12 avril 2013 — « Kay... Kaylan… mon amour… J‘suis désolée… Je… Je t’en supplie, pardonne-moi… J’y arrive pas… J’peux pas… J’peux plus continuer… S’il te plait, pardonne-moi… J’suis désolée… Je suis tellement désolée… Je t’aime… Je t’aimerai toujours… » Assis contre le mur de ma cuisine, je serre ma main tremblante de toutes mes forces contre mon téléphone. Les larmes dévalent la pente de mes joues sans aucune honte, s’écrasant contre le bleu de mon jean dans un silence assourdissant. Combien de fois ai-je écouté ce message ? Cent fois ? Peut-être deux-cent ? J’ai perdu le compte. Je n’ai fait que le passer en boucle, encore et encore, depuis que je suis rentré et que j’ai couché Chara. Jamais plus je n’entendrai sa voix me dire « Je t’aime ». Jamais plus je ne l’entendrai rire. Ce message sur me boîte vocale est tout ce qu’il me reste. Des souvenirs à jamais scellés dans ma mémoire mais dorénavant bercés par l’affreuse mélodie de la mort. Plus tôt dans la journée, vers les alentours de onze heures, Cassiopea m’a appelé. Comme j’étais au travail, je n’ai pas pu lui répondre. Elle m’a donc laissé cet ultime message, brisé, déchiré, plein de détresse et de douleur. Un peu plus tard, l’un de mes supérieurs m’a transmis un appel sur une des lignes fixes de nos locaux. La police me demandait de me rendre immédiatement à mon domicile. Une fois sur les lieux, j’ai découvert le périmètre autour de mon immeuble totalement bouclé. Des murmures parmi les passants curieux m’ont fait froid dans le dos. Un suicide. Je me suis faufilé parmi la foule. Le corps inanimé jonchant le bitume était déjà recouvert d’un drap blanc. On m’a alors conduit jusqu’à chez moi où j’ai retrouvé Chara, seule, délaissée à elle-même du haut de ses six petits mois, accompagnée d’une éducatrice sociale et de trois flics présents pour dresser le fil des événements. Cassiopea s’était jetée du haut de l’immeuble. La mère de ma fille, l’amour de ma vie avait fini par lâcher prise et avait laissé ses vieux démons gagné la partie. Et maintenant, je me retrouve seul, assis contre le carrelage de ma cuisine, à verser toutes les larmes que j’ai contenues durant cette funeste journée pour tenter d’apaiser la tempête dévastatrice qui ravage mon cœur. Et la voix de Cassie me répète « Kay... Kaylan… mon amour… J‘suis désolée… Je… Je t’en supplie, pardonne-moi… J’y arrive pas… J’peux pas… J’peux plus continuer… S’il te plait, pardonne-moi… J’suis désolée… Je suis tellement désolée… Je t’aime… Je t’aimerai toujours… », boucle de deuil infinie qui bercera mes jours et mes nuits jusqu’à la fin de ma vie.



❝ but with what we have, i promise you that we’re marchin’ on ❞
Brisbane, 2013 — présent

J’ai dû apprendre à revivre. Revivre sans elle. Je ne vous cache pas que les premiers mois ont été particulièrement difficile. Plus d’une fois je me suis mis à hurler dans mon appartement, cédant aux larmes sous les cris de Chara qui réclamait inlassablement l’amour de sa mère. Plus d’une fois j’ai cru être au bord de l’implosion et de l’abandon. Plus d’une fois je me suis convaincu que jamais je n’y arriverai. Mais j’y suis arrivé. Je me suis battu, je me suis relevé et chaque jour qui s’est écoulé m’a semblé un peu moins douloureux à traverser que le précédent. J’ai puisé au plus profond de mon âme pour donner tout l’amour que je possédais à ma fille. J’ai tout donné pour elle, pour l’éduquer comme si sa mère était avec nous, pour que jamais elle ne sente l’absence de celle-ci dans nos vies. J’y suis arrivé. Ma fille a grandi à vue d’œil, elle est aujourd’hui en première année de maternelle et s’épanouit parmi les enfants de son âge sans grande difficulté. Sa mère lui manque toujours affreusement, tout comme elle me manque. Mais l’innocence de son âge lui permet de ne pas souffrir de ce trou béant dans notre famille comme je peux en souffrir moi-même. J’ai appris à vivre avec. Je n’oublie pas, mais j’avance. J’ai terminé ma formation et obtenu mon titre officiel d’éducateur et de psychologue dans le courant de l’année qui a suivi le décès de Cassiopea, en 2014. Et depuis, j’exerce ma profession avec la passion et la fureur dont un travail social doit travailler quotidiennement pour parvenir à changer un tant soit peu le monde.

8 septembre 2016 — Fou de rage, j’arrache la blouse médicale de visiteur qui recouvre ma chemise à carreaux et la jette dans la poubelle avant d’ouvrir la porte dans un bruit sourd qui a le don de tourner tous les regards vers moi. Sortant de la pièce, je remonte le couloir de l’hôpital alors que les larmes viennent finalement me brûler la vue. J’entends sa voix qui m’appelle. Elle est hors d’elle également et elle pleure. Elle me hurle de revenir, elle me déteste. Parfait, je la déteste aussi. Tout est de sa faute. À elle et à ces médecins incapables. Connor devait vivre. Il devait vivre. Cette greffe qui n’était pas arrivée. Ça l’avait tué. Il n’avait pas reçu cette fichue greffe de poumons et maintenant, il était mort. Il est mort là, sous mes yeux. J’ai entendu son dernier souffle, j’ai vu son dernier sourire, j’ai été agressé par le bruit strident des machines l’entourant qui me faisaient comprendre que la fin était arrivée. Connor était mort. Quatre ans. Je me suis battu durant quatre longues années pour l’aider, pour le protéger de sa famille destructrice et pour lui offrir les soins médicaux dont il avait besoin. Tout ça pour rien. Mes pas me mènent hors de l’hôpital et, très vite, je me retrouve assis à un bar, un verre de whisky à la main que j’avale d’une traite avec d’en commander un autre. Mes parents gardent Chara ce soir, je n’ai aucune responsabilité à tenir, si ce n’est celle de forcer mon cerveau à oublier ce que j’ai vécu aujourd’hui. L’alcool m’envahit alors à une vitesse folle, mes pensées s’emmêlent. Je ne sais même plus si je dois ressentir de la rage, de la rancœur, de la tristesse, du regret. Certainement tout à la fois. Le pire dans tout cela, c’est que mon esprit n’arrive même plus à se concentrer sur le visage dorénavant éteint de ce petit garçon de sept ans. C’est celui d’Ailis qui me hante dorénavant. Son sourire angélique entouré de ces boucles parfaitement blondes. Si je faisais en sorte de me focaliser sur sa personne, je suis sûr que je pourrais aller jusqu’à humer le sucré de son parfum si délicat. Pourquoi faut-il que tout se termine ainsi ? Pourquoi a-t-il fallu qu’elle et ses collègues gâchent tout ? Sa faute. Tout est de sa faute…

présent —Elle est retrouvée. Quoi ? – L’Éternité. Arthur Rimbaud

Une éternité d’enfer. Et si le cauchemar recommençait ?


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