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 nathanaël - i miss the smiles we had when we were kids

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Cloëlia W. Travis

Cloëlia W. Travis

Date d'inscription : 17/08/2015
Messages : 272

nathanaël - i miss the smiles we had when we were kids Empty
MessageSujet: nathanaël - i miss the smiles we had when we were kids   nathanaël - i miss the smiles we had when we were kids EmptyMer 8 Avr - 13:02


nathanaël oliver nott
I miss the smiles we had when we were young,
I miss the memories of feeling love.



en quelques mots

:: Nom : Nott. :: Prénom : Nathanaël (Oliver). :: Âge : Je suis né le 3 mars 1981, j’ai donc 19 ans. :: Sang : Sang-mêlé, sorcier du côté de mon père et moldu du côté de ma mère biologique. :: Statut : Célibataire. :: Orientation sexuelle : Hétérosexuel. :: Origines : Anglais. :: Ecole/Maison : J’ai fait toutes mes études à Poudlard et ai toujours fait partie de la maison Serpentard. :: Patronus : Un renard roux. :: Amortentia : Feu de bois, café fraîchement moulu et une senteur de fleur ressemblant au parfum que portait ma mère. :: Baguette : Bois d’aubépine, vingt-huit virgule deux centimètres et contenant une plume d’oiseau-tonnerre.  
:: Occupation
Après avoir terminé mon deuxième cycle en 1999 avec des résultats étonnamment bons, j’ai longuement hésité avant d’entreprendre des études de troisième cycle. Désirant dans un premier temps commencer un cursus dans la politique et le commerce magique, j’ai finalement été encouragé à choisir celui de défense magique. Pour rester occupé le plus possible, j’ai choisi d’ajouter trois options aux cours obligatoires de ce cursus : soins d’urgence élémentaires, étude des structures politiques et du Ministère et les cours de Quidditch.
:: Idéologie
Depuis que j’ai été recueilli et élevé par mon oncle, un Mangemort reconnu, je vacille entre le bien et le mal. J’ai toute ma vie été forcé à suivre les traces de ma famille mais ai toujours détesté ce que la magie noire représente. Elle a tué mes parents et je ne pourrais jamais l’accueillir bras ouverts. J’ai un caractère très nerveux et peux très rapidement aller trop loin dans mes paroles comme dans mes actes. J’essaie cependant de me persuader qu’il y a du bon en moi. La bataille de Poudlard a été une explosion dans ma vie, elle a tout fait voler en éclat et je me suis retrouvé perdu, sans attaches et sans savoir qui j’étais réellement : un héritier de la famille Nott ou un simple jeune homme désireux d’aller de l’avant ? Depuis, j’essaie de me reconstruire comme je peux, sur des bases positives. Mais il n’est pas rare que je dévie du chemin que je m’efforce de suivre depuis mon retour à Poudlard.

caractère et anecdotes

:: 01 : On dit de moi que je suis courageux, direct, humble, loyal, malin, persévérant et intelligent. Mais j’avoue être aussi tourmenté, méfiant, secret, susceptible, nerveux, manipulateur, provocateur et impulsif. :: 02 : Pour moi, un épouvantard prend la forme de la marque des ténèbres. :: 03 : Je déteste Halloween. Cette fête me rappelle uniquement le jour où mes parents ont été assassinés. De ce fait, je ne participe jamais à la fête d’Halloween organisée chaque année à Poudlard, préférant rester seul dans la salle commune de ma maison. :: 04 : Je porte toujours autour du coup une chaîne sur laquelle est montée une aventurine verte pâle, presque grise. Elle me vient de ma mère et avait pour habitude de briller d’un vert vif du temps où mes parents étaient encore en vie. Elle a perdu sa couleur au moment même de leur assassinat. Elle ne m’a cependant jamais quitté depuis. :: 05 : Je joue au Quidditch depuis mon adolescence. J’ai été le gardien de l’équipe de Serpentard dès ma troisième année et suis à présent le gardien de l’équipe universitaire des vert et argent. :: 06 : Cela en surprend plus d’un mais je n’aime pas le chocolat et déteste par conséquent les chocogrenouilles. Je préfère largement les fizwizbiz ou encore les gnomes au poivre. :: 07 : J’ai une longue cicatrice le long de la colonne vertébrale, souvenir que m’a laissé mon oncle un jour où je lui ai désobéi. :: 08 : Ma nervosité et ma tendance à la provocation peuvent refroidir au premier regard. Je suis également de nature méfiante et fais difficilement confiance aux gens que je ne connais pas. Cependant, une fois que je donne celle-ci, je suis d’une fidélité sans égard.


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Cloëlia W. Travis

Cloëlia W. Travis

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MessageSujet: Re: nathanaël - i miss the smiles we had when we were kids   nathanaël - i miss the smiles we had when we were kids EmptyMer 8 Avr - 13:03

petite histoire

la météo m'rappelle que l'orage m'appelle
et la marée m'emmène au bord de l'archipel

31 octobre 1989

J’ouvre doucement la porte de ma chambre. Les voix de mes parents me parviennent, entrecoupées et pourtant vives, animées par une émotion que je ne saurais comprendre avec mon esprit d’enfant de huit ans.
– « ... tu ne peux pas… les mangemorts… »
– « Tu sais très bien que… les risques… »
– « Les risques ? Tu… pas le dire à Nathanaël. »
L’entente de mon prénom fait rater un battement à mon cœur. Mes jeunes mains se resserrent contre le bois de ma porte entrouverte. Je déglutis. J’entends un bruit de casse, puis mon père qui crie, me permettant de discerner la totalité de ses mots.
– « Tu crois que je ne le sais pas ? Bon sang, Opale ! Je sais de quoi ils sont capables. »
J’entends ma mère ravaler un sanglot. Sans comprendre où je trouve le courage de quitter ma chambre, mes pieds glissent doucement sur le parquet, me rapprochant progressivement des escaliers qui donnent sur le salon.
– « Silas, je sais que… je ne suis pas sa vraie mère, mais… »
– « Tais-toi. »
Pas sa vraie mère ? De quoi parle-t-elle ? Je fronce les sourcils et franchit la première marche de l’escalier avec délicatesse. J’espère pouvoir rapidement apercevoir mes parents et comprendre ce qu’il se passe. Pourquoi cette dispute éclate-t-elle au milieu de la nuit ?
– « Tu m’as juré de ne rien dire. Ni à lui, ni à personne d’autre. Je ne comprends pas comment ils ont pu le découvrir. »
– « Comment peux-tu être encore étonné que ton propre frère soit prêt à trahir ta famille pour une histoire de… d’enfant au sang-mêlé. »
– « Dois-je te rappeler à quel point le sang-pur est important pour ma famille ? Pourquoi crois-tu que j’aie passé toutes ces années à mentir, à cacher le fait que Nathanaël ne soit pas... »
Le bois de l’escalier grince sous mon talon. Mon père arrête de parler et un silence de plomb tombe dans la pièce. Je serre les dents. Après quelques secondes sans qu’un mot ne soit prononcé et sans que je ne parvienne à discerner le moindre mouvement, je me décide à descendre le reste des marches.
– « Maman ? Papa ? », demandé-je d’une voix timide.
Ma mère n’attend pas une seconde de plus pour se ruer vers moi. Elle se met à ma hauteur et m’enlace dans ses bras rassurants. Ses lèvres trouvent mon front, je la sens qui tremble contre moi. Dans ma tête résonne cette question, en boucle : que se passe-t-il ?
– « Je t’en prie Silas… nous devons partir d’ici, avant qu’il ne soit trop tard. »
Mon cœur bondit. Partir d’ici ? De la maison ? Je me dégage de l’étreinte de ma mère et la confronte immédiatement.
– « Mais, qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi vous criez comme ça, au milieu de la nuit ? Pourquoi on devrait partir ? »
– « Oh, mon chéri… », commence ma mère en passant une main maternelle dans mes cheveux blonds. « Il y a des choses que… des choses que tu ne peux pas comprendre… »
– « Arrêtez de me prendre pour un bébé ! Je suis grand, j’ai huit ans ! »
Je crie si fort que mon souffle s’en voit accéléré. Je distingue un faible sourire sur le visage pâle de mon père. Il s’avance vers moi et pose ses mains fortes contre mes épaules qu’il serre doucement.
– « Mon fils, j’admire ta témérité. Mais l’heure n’est pas aux explications, malheureusement. »
Il échange un regard avec sa femme. Je la regarde, elle le fixe d’un air suppliant. Mes yeux passe d’elle à mon père, à nouveau. Je l’entends qui soupire douloureusement. Il acquiesce et reporte son attention sur moi, tandis que ma mère souffle de soulagement.
– « Nathanaël, tu vas devoir monter dans ta chambre et préparer tes affaires. D’accord ? »
– « Mais, papa… »
– « Sans poser de questions. », tranche-t-il fermement.
Je ferme la bouche et pince mes lèvres, le visage tordu dans une grimace d’incompréhension.
– « Nous t’expliquerons tout en temps voulu, je te le promets. Mais le temps presse, nous devons partir, comme l’a dit ta mère. »
Sans ajouter un mot de plus, il glisse ses paumes dans mon dos et me guide jusqu’aux escaliers que je suis, par conséquent, forcé d’emprunter. J’entrevois ma mère se réfugier dans ses bras alors que je monte à l’étage en direction de ma chambre. Une fois dans celle-ci, je sors un sac de voyage et me met à y entreposer diverses affaires : des vêtements, les quelques maigres économies que je possède dans une tirelire en forme de chouette, ma collection de cartes chocogrenouille, une photo de mes parents et moi et le collier que ma mère m’a donné quand j’étais petit. La chaîne entre mes doigts, j’observe l’aventurine verte qui y est accrochée. Elle m’avait expliqué qu’elle vibrerait d’un vert aussi vif que celui que j’observe actuellement tant que je serai en sécurité. Je serre la pierre dans ma main et m’apprête à la glisser avec le reste de mes affaires lorsqu’une détonation secoue la maison et fait vibrer violemment mes tympans. Les choses se passent à une vitesse folle, si vite que je peine à comprendre ce qu’il se passe. J’entends ma mère me hurler depuis le salon de me cacher et aperçois une lumière verte jaillir au-travers de ma porte. Abandonnant mes affaires mais serrant très fort mon collier dans ma main, je me réfugie sous mon lit par réflexe. Je ne sais pas combien de temps s’écoule avant que des pieds n’apparaissent dans l’entrebâillement de ma porte. Je les vois qui avancent dans ma chambre, lentement. Je retiens ma respiration en fermant très fort les yeux. Une main finit par m’attraper pour me tirer hors de ma cachette. Je me débats face à l’homme qui tient fermement mon bras, un sourire sadique sur le visage.
« Toi, le sang-mêlé, tu viens avec moi. »
On me traîne dans le couloir, le long des escaliers jusqu’au salon. J’ai tout juste le temps de voir le corps de mes parents, allongés par terre, parfaitement immobiles. Dans ma paume moite, l’aventurine a perdu sa couleur verte, pour toujours.


marre qu’on me marque au fer
j’veux pas que mon angoisse m’enferme

décembre 1992

Mes doigts se referment sur l’extrémité de ma manche que je tire par-dessus mon gant en laine. De la buée se forme à mesure que j’expire dans l’air glacial. Me frottant les mains pour les réchauffer, je recule de quelques pas et admire mon œuvre. Mon elfe de neige ressemble encore trop à un gobelin à mon goût. Je m’accroupis et rassemble de la neige devant moi afin de former une boule que j’ajoute à ma statue. Je chantonne tout en m’appliquant dans ma tâche, serein. Quand soudainement, un amas de neige vient percuter l’arrière de ma tête, me faisant perdre l’équilibre. Je m’étale de tout mon long sur mon elfe de neige qui s’en voit détruit. Agacé, je me retourne et découvre Théodore Junior, mon cousin d’un an mon aîné, qui s’esclaffe d’un rire moqueur.
– « T’es vraiment pas sympa ! » lui lancé-je en me relevant tant bien que mal.
Je frotte mes mains gantées contre mon pantalon et ma veste pour me débarrasser de la poudreuse. J’entends les pas de mon cousin qui crissent sur la neige à mesure qu’il s’approche de moi. Je me décide de l’ignorer, cela vaut mieux. Je l’ai appris à mes dépends depuis que ma tante est décédée, au printemps dernier. Théodore n’était pas méchant avec moi quand je suis arrivé ici, suite à l’assassinat de mes parents. Il était même plutôt gentil et faisait ce qu’il pouvait pour me protéger de la méchanceté de mon oncle. Mais depuis qu’il a perdu sa propre mère, emportée par une grave maladie, ce n’est plus le même. Il passe son temps à s’en prendre à moi, comme s’il me tenait pour responsable. J’ai eu quelques mois de répit quand il est parti à Poudlard en septembre, mais le cauchemar a repris dès le début des vacances scolaires.
– « Tu veux savoir ce qui est vraiment pas sympa ? », me demande-t-il, menaçant.
Je sens sa présence derrière moi. Je devine son sourire sadique, ce sourire qui étire ses lèvres à chaque fois qu’il décide de s’en prendre à moi. Je l’entends qui fouille dans sa veste, signe qu’il cherche sa baguette.  Je ferme très fort mes yeux.
– « Dentesau... »
– « Dois-je te rappeler que l’usage de ta baguette est interdit en-dehors de l’école ? »
La voix de mon oncle me donne froid dans le dos, plus que je ne suis déjà gelé. J’entrouvre mes paupières et voit mon cousin s’éloigner en ruminant. Il donne un coup de pied au passage dans mon elfe des neiges. Oubliant la présence de mon oncle le temps d’un instant, je m’apprête à me lancer à sa poursuite pour me venger, mais je me fais attraper par le col de ma veste. Il me traîne jusqu’à la maison et me force à y entrer. Sans un mot, il se dirige au salon et s’installer sur son fauteuil, près de la cheminée. J’hésite un instant avant de me débarrasser de mes vêtements d’extérieur et me dirige à pas de loup en direction de ma chambre.
– « Pas si vite. »
Je me fige. Je vais encore passer un sale quart d’heure. Soucieux, je change de direction et le rejoint au salon. Ses yeux verts pèsent sur moi et me donnent envie de m’enfuir.
– « Qu’est-ce que tu as encore fait pour t’attirer les foudres de ton cousin comme ça ? », me demande-t-il d’une voix froide.
– « Mais rien du tout ! C’est lui, il est toujours sur mon dos, à… »
Il me coupe la parole en dressant sa main devant moi. Je croise mes mains derrière mon dos et serre les poings, très fort. Surtout, ne rien dire qui puisse me porter préjudice. Le moindre mot de travers prononcé pourra empirer mon cas.
– « Es-tu sûr d’avoir quelque chose à redire ? »
– « Non. », réponds-je en baissant les yeux au sol.
–  « Non, qui ? »
Je relève les yeux vers lui. Son visage froid et strict me fait peur. Je déglutis afin de ravaler les larmes qui me montent aux yeux.
– « Non, mon oncle. », reprends-je en rassemblant toutes mes forces pour ne pas laisser ma voix trembler.
–  « Bien. Maintenant file dans ta chambre et n’en sors pas jusqu’à nouvel ordre. Tu risques de te retrouver avec bien pire qu’une langue collée au palais si tu désobéis. Est-ce clair ? »
J’acquiesce d’un signe de tête et attend qu’il détourne son attention pour filer au pas de cours jusqu’à m’enfermer dans ma chambre, comme il vient de me l’ordonner. Je me jette sur mon lit et sanglote silencieusement. Ma main cherche naturellement la pierre suspendue autour de mon cou et ma paume se referme dessus. Je donnerais tout, n’importe quoi pour que mes parents soient encore en vie et me protègent comme ils le faisaient avant leur mort.


pure poussière d’étoile filante
laisse-moi faire un vœu

novembre 1995

Je fronce les sourcils et me concentre au maximum de mes capacités sur ce qu’il se passe devant mes yeux. Je viens de laisser passer deux buts pour l’équipe adverse et je n’en peux plus d’être berné par leurs batteurs. Les deux se sont mis en tête que s’attaquer au gardien de leurs adversaires étaient une tactique pouvant les mener à la victoire. Jamais je n’avouerai qu’ils ont raison, je suis bien trop fier pour ça. Agacé, je ne perds pas de vue le jeu que les poursuiveurs de mon équipe mènent devant-moi, à l’autre bout du terrain. Je reste cependant attentif au reste du jeu, gardant mon ouïe particulièrement attentive au bruit reconnaissable qu’émettent les cognards. Je vois un des joueurs de Gryffondor intercepter la passe de mes co-équipiers et je fulmine.
–  « Eh, Nott ! »
J’essaie d’ignorer l’exclamation du batteur rouge et or qui me tourne autour, telle une mouche que l’on souhaiterait écraser.
–  « Je serais toi, je ferais en sorte d’intercepter le prochain. », continue-t-il sur un ton provocateur avant de filer rejoindre l’action.
Je soupire d’agacement et me concentre à nouveau sur le jeu. Je sens de la sueur perler contre mon front. Allez Nate, tu peux le faire. Il te suffit juste de te concentrer. Passe entre les poursuiveurs de Gryffondor, interception de mon équipe, cognard à droite, Gryffondor reprend le dessus… le souaffle m’arrive dessus et, d’un mouvement précis et net, je le dégage et l’empêche de passer au-travers de l’anneau. Mon capitaine me fait un signe du pouce, m’indiquant que ma défense était bonne. Je ne me laisse pas berner et suis à nouveau le souaffle qui part cette fois-ci du côté des buts de l’équipe adverse. J’aperçois cependant les batteurs ennemis qui font en sorte de ramener un des cognards dans ma direction, tandis que les poursuiveurs s’affrontent au milieu du terrain. Je perds patience et m’avance rapidement jusqu’à l’un des batteurs que je percute volontairement, manquant de le faire chuter de son balai. Le sifflet de Madame Bibine retentit, strident, parmi les éclats de mécontentements et de ricanements qui émanent du public.
–  « Nott ! Votre place est vers tes buts, pas au centre du terrain. Dernier avertissement. »
Je rumine et fais demi-tour pour rejoindre mon poste. J’entends une personne s’approcher de moi et constate qu’il s’agit du capitaine de mon équipe. Il est fou de rage.
–  « Qu’est-ce que tu fous ?! »
– « Je fais que me défendre ! », répliqué-je, agacé.
–  « C’est le rôle des batteurs de notre équipe. Arrête de jouer au con et concentre-toi. »
Il s’en va sans rajouter un mot et je m’exécute en grinçant des dents. La partie suit son cours. Je parviens à intercepter plusieurs actions, mais faute de concentration, j’encaisse à nouveau quatre buts jusqu’au coup de sifflet final, ce qui nous mène à la défaite. Rejoignant le sol, je n’attends pas le reste de mon équipe pour me diriger en direction des vestiaires. Mais le capitaine a vite fait de m’intercepter avant-même que je n’atteigne le couloir en attrapant mon épaule.
–  « Tu m’expliques ce que c’était tout ça ? »
Son ton sonne accusateur. Je sais qu’il remplit ses fonctions de capitaine en me faisant comprendre que j’ai mal agi durant ce match, mais je suis tellement énervé que ses remarques ne font qu’accentuer ma rage. Je sers les dents et ne répond rien. Mieux vaut éviter de m’embrouiller avec les membres de ma propre équipe.
–  « Quitter son poste, non mais on aura tout vu ! »
– « Les batteurs n’arrêtaient pas de m’envoyer leur cognard dans la tronche. Tu as cru que j’allais me laisser faire ? »
Il fronce les sourcils, sévère.
–  « Comme je te l’ai dit, ce sont à nos propres batteurs de te défendre. Tu n’as pas à t’avancer si loin sur le terrain, Nathanaël. Tout ce que tu fais en agissant ainsi, c’est dérouler le tapis rouge aux adversaires pour qu’ils marquent ! »
– « Eh bah tu pourras briefer tes batteurs pour qu’ils fassent leur boulot la prochaine fois ! », scandé-je en l’affrontant du regard.
Je ne suis pas du genre à me laisser faire. J’ai même ce qu’on pourrait qualifier de caractère de merde. J’ai la fâcheuse tendance à m’emporter quand les choses ne me plaisent pas. Et ce trait de caractère ne s’associe pas du tout avec l’esprit fairplay qu’un sportif devrait avoir. Silencieux, mon capitaine me dévisage un instant et finit par laisser son visage se détendre. Il porte une main qui se veut encourageant sur mon épaule et termine notre conversation sur une note positive.
–  « On a tous des jours avec et des jours sans. Tu es un excellent gardien, Nate. Ce serait vraiment dommage que ta nervosité te porte préjudice. »
Il m’adresse un sourire et s’en va, rejoignant le reste de l’équipe restée sur le terrain. Je reste immobile et essaie de me convaincre qu’il a raison. Cependant, encore trop énervé par la situation, je finis par rejoindre les vestiaires, me change en quatrième vitesse et quitte les lieux rapidement. Il me faudra plusieurs longues minutes pour parvenir à retrouver mon calme. Peut-être a-t-il raison. Peut-être bien que mon caractère de merde finir par me porter préjudice.


t'étais la seule tarée à oser s'attarder dans
les raz-de-marée d'un tremblement de terre

31 août 1996

Nous sommes samedi, la veille de la rentrée à Poudlard, et pourtant, le Chemin de Traverse ne m’a jamais semblé aussi vide. Depuis l’évasion des Mangemorts en janvier de cette année, le monde des sorciers n’est plus aussi calme. Sortir dans les rues à certaines heures est devenu risqué et se balader comme je suis en train de le faire, au milieu de la rue marchande, est loin d’être recommandé. Traitez-moi d’insouciant, je me vois davantage comme un jeune goûtant avec avidité à sa liberté. Mon oncle a terminé dans une cellule d’Azkaban suite à la bataille du Département des Mystères. J’ai passé l’été à vaquer à mes occupations, sans me soucier du reste du monde. Et je suis toujours en vie, n’est-ce pas ? Peut-être bien qu’il est risqué en ce moment de se promener dans les rues, mais je reste persuadé que personne n’oserait pointer sa baguette vers moi. Du moins, pas les Mangemorts. Je suis un Nott après tout, non ?
Comme j’en ai pris l’habitude depuis quelques semaines, mes pas me guident jusqu’au Chaudron Baveur. J’en pousse l’imposante porte de bois et me retrouve projeté dans une ambiance plus chaleureuse. Plusieurs sorciers et sorcières sont assis ici et là, certains étant des habitués que j’ai pris l’habitude de saluer à force de venir ici quotidiennement. Je m’avance, slalomant entre les tables et les chaises et évitant au passage un verre de whisky pur feu volant. Je finis par la trouver, assise à notre table habituelle, devant un échiquier sur lequel la partie semble déjà bien avancée.
– « T’as osé commencer sans moi ? », la questionné-je, faussement attristé.
Elle lève ses yeux dans ma direction, une pointe de malice dansant dans la vague émeraude de ses iris.
– « T’es en retard. Les échecs n’attendent pas. »
Sans un mot de plus, elle reporte toute son attention sur le plateau de jeu et étudie minutieusement le placement des pièces. Je souris et tourne les talons pour aller chercher de quoi nous ravitailler en boisson. Lorsque je reviens vers elle, un jus de citrouille et une bièraubeurre en main, rien n’a bougé sur l’échiquier. Je m’installe face à elle, glissant sa boisson dans sa direction, et avale directement une gorgée de ma chope sans la lâcher du regard. Je prends note des moindres détails de son visage, car il s’agit de la dernière journée que nous passons ensemble. Demain, je prendrai le Poudlard Express avec le reste des élèves de l’école, et elle sera rentrée en France avec son père pour reprendre ses cours à Beauxbâtons.
– « Reine en D6. »
Mon attention est attirée par la pièce blanche qui se déplace sur le plateau en direction de la case prononcée. Une fois arrêtée, la reine en question se lève de son siège, l’attrape et terrasse le cavalier qui occupait l’emplacement. Juliette sourit de satisfaction, attrape son verre et le tend dans ma direction.
– « Santé ! »
Alors qu’elle avale une gorgée de jus de citrouille, je me souviens que je ne suis pas venu les mains vides aujourd’hui. Mon retard à notre rendez-vous quotidien s’explique par le crochet que j’ai fait au magasin des frères Weasley. Je ne voulais pas laisser Juliette partir sans un souvenir de notre rencontre et de l’été que l’on vient de passer ensemble. Je sors alors un petit paquet de mon blouson et le lui tends.
– « Qu’est-ce que c’est ? »
Je ne réponds pas mais l’encourage d’un signe de tête à ouvrir le papier. Me lançant un regard curieux, elle s’empresse de déballer la boîte en bois aux gravures dorées. Elle observe l’objet, des étoiles dans les yeux. La voir ainsi pourrait me satisfaire, mais je l’encourage à continuer.
– « Ouvre-la. »
Elle s’exécute et en sors une jolie plume de couleur blanche et aux reflets bleutés.
– « C’est un modèle autoencreur. », spécifié-je tandis qu’elle détaille la plume en la caressant du bout des doigts. « Je me suis dit que tu pourrais l’utiliser pour m’écrire quand tu seras rentrée. »
– « T’écrire ? »
Je hausse les épaules. Je ne sais pas quoi lui répondre pour argumenter mon choix de cadeau. Tout ce que je sais, c’est que je ne veux pas la laisser partir. Je ne veux pas qu’elle m’oublie. Nous venons de passer un été formidable ensemble et, du haut de ses treize ans et demi, elle a été une oreille plus attentive que tous mes amis réunis. Je n’oserai jamais le lui dire, mais je tiens à elle. Certainement plus que je n’ose me l’avouer à moi-même.
– « On verra si tu mérites que je prenne le temps de t’écrire. », finit-elle par me dire dans un sourire lumineux.
Je lui rends son sourire, car je sais que, dans son langage, cela veut dire qu’elle m’écrira. Et c’est tout ce qui m’importe.


moi j’ai peur de l’enfer et j’ai peur que
mes démons m’la mettent à l’envers

2 mai 1998 – bataille de Poudlard

J’esquive un sort de justesse. Impossible de savoir d’où il provenait en vue de l’anarchie qui règne autour de moi. Les flammes valsent au milieu des décombres, m’empêchant de voir correctement, et la fumée s’infiltre dans mes poumons, me faisant suffoquer. Plus loin, j’aperçois une acromentule se ruer sur un élève plus jeune que moi qui, pourtant, tend sa baguette dans sa direction avec courage. Je le rejoins aussi vite que je le peux et expédie le monstre plus loin à l’aide d’un arania exumai. Le garçon me remercie, essoufflé, et se met à courir. Je regarde autour de moi. Je déglutis difficilement, je tousse. La fumée m’étouffe. Et tandis que j’essaie de me frayer un chemin pour m’éloigner de la source de l’incendie, une main me saisit avec violence.
– « Viens là toi. »
Je me retourne et constate avec effroi la silhouette noire capuchonnée au masque de fer qui me dévisage. Je ne parviens pas à reconnaître l’identité du Mangemort, mais le simple fait que celui-ci m’ait agrippé me glace le sang. Je me débats, en vain.
– « Lâchez-moi ! »
Comme s’il obéissait à mon ordre, le Mangemort me pousse violemment. Je trébuche et m’étale au sol, lâchant ma baguette dans ma chute. Malgré la douleur, je me rue dessus pour la rattraper, mais le pied du mage noir s’écrase sur mon avant-bras, m’immobilisant.
– « Tu vas me faire le plaisir d’entrer dans les rangs si tu ne veux pas terminer comme tes traîtres de parents. »
Il finit par me relâcher. Le temps que je récupère mon arme et que je me relève, il a déjà disparu. À bout de souffle, je déglutis difficilement. Mon cœur bat à tout rompre dans ma cage thoracique et ma tête commence à tourner. Je me remets en marche, zigzagant entre les corps inanimés et les ruines du château qui envahissent la cour. Mes mains tremblent et tout se mélange dans ma tête. J’avais cru faire le bon choix en défendant Poudlard. Comment pouvais-je espérer agir pour le bien ? J’en suis incapable. Ce n’est pas moi, ce n’est pas dans mon sang. Cette colère que je connais si bien, celle avec laquelle je cohabite depuis toujours se réveille, me susurrant à l’oreille que je ne vaudrai rien tant que je n’aurai pas accepté ma destinée. Je suis un Nott. Je suis un sang-pur. Et je dois me le prouver. J’avance et croise le chemin d’une adolescente qui ne doit pas avoir plus de quatorze ans. Recroquevillée derrière un morceau de roc, elle pleure de détresse. Je la regarde et, sans comprendre le chemin de ma réflexion, je dresse ma baguette dans sa direction.
– « Nathanaël ! »
Je ne reconnais pas tout de suite la voix de mon meilleur ami. Je ne cesse de fixer l’élève. Son regard me supplie de l’épargner. Mais cette voix dans ma tête me répète le même discours, encore et encore.
– « Mec… Qu’est-ce que tu fous ? »
Je comprends à présent que Lincoln se trouve à quelques pas de moi. Je ne le regarde pas. Je sais que si mes yeux croisent les siens, je n’y arriverai pas.
– « Je… J’ai pas le choix… Je dois le faire. », lui réponds-je d’une voix cassée.
Ma baguette tremble devant moi et je sens une larme rouler contre ma joue salie par la bataille. Je perçois un mouvement, signe que mon meilleur ami se rapproche doucement de moi. Je devine ses mains tendues dans ma direction, prêtes à m’empêcher d’aller plus loin dans ma folie.
– « Hey, Nate… Mec, non. T’as pas à faire ça. »
Sans abaisser ma baguette, je tourne la tête et le fusille du regard. Je n’ai plus le pouvoir sur mes larmes qui tombent à présent sans retenue.
– « Putain, Link ! Ça coule dans mes veines, ce sang de mangemort de merde. Je suis un Nott. Putain, qu’est-ce que je peux être d’autre que ça ?! »
Son regard est inquiet. Jamais il ne m’a regardé ainsi. Il a peur, je le sens. Si je lui inspire ce sentiment, c’est que je ne mérite pas son amitié.
– « Ton nom de famille ne définit pas la personne que tu es. »
– « Je… »
– « Tes parents n’étaient pas des Mangemorts. Tu peux choisir, Nate. T’as pas à être comme ton oncle veut que tu sois. », argumente-t-il fermement, mais avec bienveillance.
Bouche entrouverte, j’essaie d’articuler un mot, un son, mais rien ne sort. Lincoln en profite pour faire signe à l’adolescente de partir, ce qu’elle fait sans attendre. Ma baguette s’abaisse doucement. Je suis à bout de forces.
– « Attention ! »
Une voix résonne dans le chaos, sortie de nulle part, et un homme se retrouve devant mon meilleur ami et moi pour nous défendre d’un sort ennemi arrivant à toute vitesse sur nous. Des jets de lumière jaillissent en tous sens. Je suis obligé de m’accroupir pour me protéger. Lorsque le sorcier prend finalement le dessus et expédie le Mangemort plus loin, il se retourne vers nous.
– « Vous n’êtes pas blessés ? »
– « Non, ça… ça va. », réponds-je, hors d’haleine.
Je relève les yeux et constate que Lincoln est allongé au sol. Il se tient le bras et je peux discerner du sang se faufiler entre ses doigts.
– « Va le mettre à l’abri à l’intérieur. Vite ! », m’ordonne l’inconnu.
J’acquiesce d’un signe de tête et m’exécute. J’aide mon meilleur ami à se remettre sur pieds et le guide en direction du château, à la recherche d’un endroit où le mettre en sécurité.
☽ ϟ ☽ ϟ

Harry Potter a vaincu l’ennemi. Voldemort n’est plus. Poudlard est dans un état méconnaissable et beaucoup de sorciers, sorcières et élèves sont morts. Mais la Guerre est terminée. Le soleil s’est levé sur les ruines de l’école et les survivants se retrouvent dans l’enceinte de la grande salle. Certains se font soigner, d’autres pleurent la perte d’un être cher tandis que certains savourent silencieusement cette victoire. Assis dans un coin, j’observe les personnes autour de moi. Tout se mélange dans ma tête. Je ne me sens pas à ma place et pourtant, je ne me vois pas ailleurs qu’ici. Perdu, je quitte mon siège et rejoins l’extérieur. Les cadavres jonchent encore le sol de la cour et leur odeur putride se mêle à celle des cendres encore vives de la nuit passée. Je marche droit devant moi, détaillant les visages des personnes qui sont allongées. Je ne sais pas ce que je cherche en faisant cela, mais mes pas finissent par m’amener vers un faciès qui ne m’est pas inconnu.
– « Putain… »
Le sorcier qui nous a sauvé la vie, à Lincoln et moi, est là, sans vie. Je n’ai aucune idée de quand il a pu mourir. Quand nous l’avons quitté, il se battait encore. Je regarde ses yeux bleus ouverts et je ne peux m’empêcher de me sentir responsable.
– « T’y peux rien. »
Je me retourne. Le bras en écharpe, mon meilleur ami se tient derrière moi. Il a certainement dû me suivre quand je me suis éclipsé de la grande salle.
– « Si j’étais resté et que j’avais… », tenté-je, accablé par la culpabilité, avant d’être interrompu.
– « Tu ne l’as pas tué. T’as tué personne. »
Je reste silencieux. Peut-on vraiment affirmer que je n’ai tué personne ? J’ai brandi ma baguette en direction d’une élève. Si Lincoln n’avait pas été là, peut-être aurais-je tué.
– « Ouais… », réponds-je finalement dans un soupir.
Au fond de moi, je reste peu convaincu. La culpabilité qui me tord le ventre se mélange à un reste d’émotions vives que je ne saurais détacher les unes des autres. Tout s’embrouille, mais au milieu de ce capharnaüm résonne une question : et maintenant ?


de la peine à la pelle
de l'amour à la haine

juin 1998

Enfin. Après des jours de recherches et de voyage au-travers de la France, je foule le sol de l’Académie de Magie Beauxbâtons. Tout ici semble si pur, si beau. Les jardins sont majestueux et montrent des couleurs toutes plus douces les unes que les autres. Les fontaines crachent des jets d’eaux dans le ciel qui retombent dans un bruit mélodieux. Je m’émerveille face à un tel spectacle. J’avance jusqu’à ce que je devine être l’entrée. Autour de moi, tous les élèves sont habillés du même uniforme de soie bleu pâle. La grâce qui émane de leur gestuelle et de leurs déplacements me fait étrangement frémir. Je ne saurais dire si je trouve cela fascinant ou dérangeant. Tous me regardent avancer comme si j’étais un paria. En effet, vêtu d’un simple pantalon noir et d’un tee-shirt de coton blanc, avec un sac à dos vétuste sur l’épaule, je suis loin de coller au cadre magique qu’est Beauxbâtons. Je n’y prête cependant pas attention et pénètre à l’intérieur du château. Je n’ai aucune idée d’où me rendre pour la trouver. Peut-être que si je demandais mon chemin je…
– « Tu n’es pas d’ici. »
Je me tourne en direction de la voix masculine qui vient de m’adresser la parole et me retrouve face à un garçon aux cheveux noir de jais. La frange qui passe sur son front contraste fortement avec le bleu-gris de ses yeux. Sa peau est pâle et lui donne un air angélique accentué par le sourire aimable qu’il affiche.
– « Tu as l’air perdu. Je peux t’aider ? »
– « Euh, oui. », réponds-je en passant une main gênée dans mes cheveux.
Je ne suis pas à l’aise dans ce cadre. Pourtant, je suis un sorcier, comme toutes les personnes qui m’entourent. Mais l’ambiance qui règne au sein de ces murs me donne envie de m’en aller.
– « Je cherche Juliette Gaultier. Elle est étudiante ici, en cinquième année. »
Un voile obscur passe sur le visage du jeune homme. Je fronce légèrement les sourcils, intrigué par une telle réaction.
– « Elle n’est pas ici. », me répond-il en retrouvant un sourire cette fois-ci forcé. « Tu devrais aller parler avec Léa, elle pourra certainement mieux répondre à tes questions que moi. »
Sans réellement comprendre, je l’écoute m’expliquer que je peux trouver ladite Léa à la bibliothèque. Il m’indique comment m’y rendre, je le remercie et emprunte le chemin décrit. Je sais que Léa est la meilleure amie de Juliette, elle a passé l’été à me parler d’elle lorsque nous nous sommes rencontrés. Cette période me semble si loin aujourd’hui… Pensif, je finis par gagner la bibliothèque et m’y engouffre silencieusement pour ne pas déranger les étudiants qui y travaillent. Comment suis-je censé retrouver une personne que je n’ai jamais vue ? Je n’ai aucune idée de ce à quoi peut bien ressembler Léa. Aussi m’approché-je d’un duo d’étudiants installés à une table pour leur demander s’ils savent où je peux trouver la jeune fille. Ils m’indiquent une élève installée seule, près des fenêtres. Je la rejoins aussitôt et m’installe face à elle sans même lui demander la permission, après avoir posé mon sac au sol.
– « Tu es Léa ? »
Elle lève ses yeux vers moi et me dévisage avec surprise. Elle ne me répond pas, se contentant de poser sa plume à côté de son parchemin et de reposer son dos contre le dossier de sa chaise sans jamais détourner son regard. Je prends cela pour un oui et continue :
– « Je suis à la recherche de Juliette. On m’a dit que tu pourrais m’aider. »
L’évocation du prénom de notre connaissance commune fait soudainement pâlir la jeune fille face à moi. Où est Juliette ? Où est-elle passée pour que son prénom fasse réagir les élèves de Beauxbâtons de la sorte ?
– « Qui est-tu ? », me demande-t-elle d’une voix légère mais ferme.
– « Désolé, je… Je m’appelle Nathanaël, je suis élève à Poudlard et je… »
– « Nathanaël ? »
Ses yeux se sont écarquillés au moment-même où je me suis présenté. J’en devine qu’elle me connaît, de nom. Juliette a certainement dû lui parler de moi. Cette révélation me fait sourire très légèrement, sourire que je perds très rapidement en me souvenant de la raison pour laquelle je suis en train de parler à l’élève de Beauxbâtons face à moi.
– « Je dois la trouver. »
– « Je suis désolée. », répond-elle dans une moue attristée. « Elle n’est pas ici. »
– « Je sais. On me l’a déjà dit. J’aimerais savoir où elle est, justement. Tu sais où je peux la trouver ? »
Elle reprend sa plume entre ses deux mains, le regard baissé, et la triture machinalement. La situation commence à me faire perdre patience. Je suis venu jusque dans les Pyrénées après avoir longuement cherché où se trouvait ce foutu château, persuadé de pouvoir y trouver celle que je cherchais, et tout ce qu’on me dit, c’est qu’elle n’est pas là. Je me fiche bien de savoir qu’elle n’est pas à Beauxbâtons. Je veux savoir où elle est pour la trouver. Je veux la voir. J’ai besoin de la voir. Inspirant pour garder mon calme, j’essaie d’insister davantage auprès de la meilleure amie de Juliette.
– « Cela fait des semaines qu’elle a arrêté de m’écrire. Depuis la bataille de Poudlard, je n’ai aucune nouvelle. Est-ce qu’il lui est arrivé quelque chose ? »
Cette éventualité me fait froid dans le dos. Léa relève ses yeux vers moi. Je vois l’étonnement valser dans ses yeux.
– « Tu n’es pas au courant ? »
– « Au courant de quoi ? »
– « Son père est décédé durant la bataille de Poudlard. »
Son père ? Qu’aurait fait son père en Écosse, à défendre notre école, alors qu’il habite en France ? Mon visage se déforme dans une grimace d’incompréhension.
– « Il travaillait pour l’Ordre du Phénix. », me précise Léa, éclaircissant ainsi une zone d’ombre.
Je reste silencieux. Juliette a perdu son père, et je n’en savais rien. Il ne me faut que quelques secondes pour relier cette tragédie au fait qu’elle ait cessé de m’écrire. Mais pour qu’elle raison aurait-il décidé de ne plus répondre à mes lettres suite au décès de son père ? Je n’ai aucun rapport avec ça. Pourquoi ne m’a-t-elle rien dit ? Les questions fusent dans ma tête. Léa me parle mais je n’entends rien. Je lève la main pour l’encourager à se taire.
– « Est-ce que tu sais où elle est ? »
La jeune fille reste silencieuse à nouveau. Je ne suis pas stupide, je me rends bien compte qu’elle sait quelque chose mais qu’elle ne veut pas me le dire. Dans un soupir, je me laisse retomber en arrière et passe mes mains sur mon visage fatigué.
– « Je suis navrée, Nathanaël. Elle m’a fait promettre de ne rien dire à personne. »
– « Ah ouais ? Elle t’a fait promettre ? Cool. »
Je laisse échapper un ricanement sarcastique. Qu’elle cesse de parler maintenant, ou je risque de devenir vraiment impoli. Une moue désolée se dessine sur le visage de Léa. Elle peut être désolée autant qu’elle le veut, cela ne me donnera pas Juliette. J’ai passé des semaines à lui écrire, encore et encore, en espérant qu’elle me réponde. Je me noie depuis que tout a éclaté dans ma vie et elle n’est pas là. Préférant éviter de créer un scandale dans cette école, je me lève en repoussant ma chaise qui tombe avec fracas. Les regards se posent sur nous, mais je m’en fiche. Je récupère mon sac et me prépare à partir. Je m’arrête cependant à hauteur de Léa et la toise d’un regard mauvais.
– « Tu sais quoi ? Ne lui dis pas qu’on a parlé, toi et moi. Vaut mieux pour elle qu’elle ne sache pas que je la cherche. »
Mon ton a sonné plus menaçant que je le voulais. Tant pis. Sans un mot et sous les yeux médusés des élèves de Beauxbâtons, je quitte la bibliothèque. Je ne sais pas encore s’il est temps pour moi de rentrer en Grande-Bretagne. Je me sens d’autant plus perdu qu’en étant arrivé ici, maintenant que je la sais hors de portée.


se détacher de ton identité
m'a fait chavirer

2 septembre 1999

Une nouvelle année à Poudlard. Je pensais que l’année précédente serait ma dernière entre ces murs, mais McGonagall en a décidé autrement en instaurant un troisième cycle d’études. J’ai réfléchi longtemps jusqu’à décider de m’y inscrire pour suivre le cursus de politique et commerce magique, ce qui explique ma présence ici. Accompagné de quelques camarades de classe, j’avance dans le couloir en direction de mon premier cours de l’année, à savoir économie et étude des objets magiques. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre ni si j’ai bien fait de choisir cette filière. Mais je suis à Poudlard, avec des personnes que j’apprécie réellement, c’est le plus important. Rigolant avec un de mes amis, je tourne à l’angle du couloir et nous nous retrouvons nez-à-nez avec la directrice. Vêtue d’une de ses habituelles longues robes vertes et de son long chapeau pointu, elle nous dévisage sans expression particulière.
– « Nott, veuillez me suivre, s’il vous plaît. »
Un de mes amis pouffe, se moquant gentiment de moi. Et il y a de quoi : nous ne sommes qu’au premier jour de cours que me voilà déjà convoqué par la directrice pour je ne sais quelle raison. McGonagall n’ajoute pas un mot et se met en marche. Je n’ai d’autre choix que de lui emboîter le pas, la suivant jusqu’à son bureau.
– « Prenez place, je vous prie. », me demande-t-elle sur le même ton détaché en m’indiquant la chaise devant son bureau.
Je l’imite et m’assois après avoir déposé mon sac de cours au sol. Glissant sa paire de lunettes sur son nez, la directrice s’empare de parchemins empilés et les parcourt sans rien dire. Je n’ose pas parler et me contente de l’observer.
– « Je suis ravie de vous voir continuer vos études ici. »
C’est pour ça qu’elle me convoque ? Pour me féliciter de vouloir aller plus loin dans mes études ? Je hausse un sourcil et la dévisage sans comprendre. Elle sépare l’un des parchemins du reste et le tourne sur la table de sorte à ce que je puisse le lire. Il s’agit de mon inscription au cursus que j’ai choisi.
– « Je constate cependant que vous avez choisi la filière de politique et commerce magique. Pouvez-vous m’expliquer ce qui a motivé votre choix ? »
La réponse la plus sincère serait que j’ai procédé par élimination. Je ne me vois pas travailler dans la santé et ai donc d’office barré la médecine magique. Je n’ai jamais été très doué en botanique ni avec les animaux, l’étude du monde magique n’était évidemment pas faite pour moi. Et pour ce qui est du cursus de défense magique, je ne me voyais pas entreprendre ce genre d’études pour des raisons qui me semblent évidentes. J’essaie cependant de formuler une réponse qui pourrait satisfaire la directrice de l’école.
– « Eh bien, les cours proposés m’ont semblé correspondre à mon projet professionnel. J’aimerais beaucoup monter une affaire qui me permettrait de... »
– « Oh, cessez vos sottises, Nott. »
Je me tais, surpris de me faire couper la parole de la sorte. Je sais que McGonagall a un caractère bien trempé. Mais elle m’a posé la question. Ne s’attend-elle pas à ce que j’y réponde ?
– « Vous avez obtenu de très bons résultats à vos ASPIC de défense contre les forces du mal, de potions et de sortilèges. L’on m’a également rapporté que vous étiez un bon duelliste. »
Je vois où elle veut en venir, mais préfère la laisser continuer. Je l’interroge du regard. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire que j’aie choisi la politique plutôt que la défense magique ? Elle rassemble ses feuilles et les écarte avant d’ôter ses lunettes, de les plier et de les poser en haut de son bureau.
– « Pourquoi n’avez-vous pas choisi de suivre le cursus de défense magique ? »
Elle plaisante ? Je lève les yeux au ciel.
– « Ça semble évident, non ? »
– « Éclairez-moi. »
– « Je suis un Nott. », réponds-je en écartant les bras pour me mettre en évidence. « J’ai été élevé par mon oncle qui est un Mangemort et qui attend actuellement d’être jugé. Je ne pense pas avoir ma place dans cette filière. »
– « Je pense tout l’inverse. »
La tournure de cette conversation me contrarie. Je n’aime pas que l’on remette mes décisions en question, d’autant plus lorsque j’y ai minutieusement réfléchi et que les raisons de ce choix sont parfaitement logiques. Je me laisse retomber contre l’arrière de mon siège et dévisage McGonagall en fronçant les sourcils.
– « Nott, lorsque vous êtes revenu à Poudlard après la bataille, vous m’avez dit que vous souhaitiez trouver votre voie. Et vous m’avez fait comprendre que vous ne vouliez pas marcher dans les pas de votre famille. »
Je passe ma langue entre mes dents avant de soupirer. Elle marque un point. J’ai beau être toujours aussi paumé qu’il y a un an, j’ai pris la décision de revenir ici pour ne pas virer du mauvais côté. Je me demande tous les jours si j’ai fait le bon choix, mais je suis toujours ici. Cela doit bien vouloir dire quelque chose. Sans un mot de plus, McGonagall attrape un autre parchemin roulé qu’elle me tend. Je l’attrape sans grande conviction.
– « Voici les horaires des cours de défense magique. Vous avez une semaine de délai pour choisir vos éventuelles options supplémentaires. »
Je la regarde, m’attendant à ce qu’elle rajoute quelque chose. Mais elle me congédie et je me retrouve rapidement en-dehors de son bureau. Dans le couloir, Lincoln m’attend, adossé au mur.
– « Qu’est-ce qu’elle te voulait ? », me demande-t-il.
– « Rien d’important. »
Je fixe le parchemin que je tiens encore dans mes mains. J’en parlerai avec mon meilleur ami, mais pas dans l’immédiat. Je déroule le papier afin d’y lire l’horaire imprimé qui m’indique que mon premier cours est étude des sortilèges offensifs et défensifs, mais qu’il ne débute qu’en deuxième période.
– « Tu as cours là ? »
– « Pas avant cet après-midi. »
– « On va se poser ? »
Lincoln acquiesce et nous nous mettons en marche. Mais au bout de quelques mètres, je m’arrête net en apercevant une silhouette à l’autre bout du couloir. Je reconnaitrais son profil entre mille, quand bien même je ne l’ai pas revue depuis plusieurs années. Elle marche, belle comme la nuit mais lumineuse comme le soleil, ses longs cheveux blonds dansant au rythme de ses pas. Je la regarde bouche-bée, incapable de bouger.
– « Oh Nate, t’es avec moi ? »
Je secoue la tête et regarde mon meilleur ami.
– « J’ai cru voir… »
Je parcours la foule du regard une nouvelle fois et tente de la trouver, en vain. Elle a disparu. J’ai certainement dû rêver. Lincoln m’interroge, mais je coupe court à la conversation.
– « Rien. »
Et nous nous remettons en marche en direction du lac, notre lieu de prédilection.

derrière l'écran

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nathanaël - i miss the smiles we had when we were kids
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